Journal de bord de l'équipage

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dimanche 6 avril 2008

Psychologie de mission

De la psychologie des milieux isolés, et d'une mission sur Mars en particulier (by Guerric, votre humble serviteur)

Voici plus d'une semaine que nous sommes isolés sur notre station de recherche, et il est temps de faire un bilan sur la psychologie de mission.

1. Les conditions
Les conditions sont assez extrêmes. Six étrangers (nationalités, éducations, formation et surtout langues maternelles différentes) enfermés dans une poignée de mètres carrés (très bruyant, vu les milliers de moteurs, de pompes et autres machines qui tournent en permanence), avec pour seule ouverture sur le monde une connexion Internet limitée (avec décalage horaire). Prendre du recul dans sa chambre est extrêmement inconfortable vu la petitesse de l'endroit. Prendre du recul dehors c'est s'isoler au milieu du désert, ce qui n'est pas la meilleure idée. D'autant plus que sortir sans combinaison c'est tricher.

2. Les résultats
Ça ne marche pas pour tout le monde : des caractères trop différents s'affrontent, d'autres supportent mal l'isolement + la proximité. Je pense qu'il s'agit du syndrome de milieu de mission, un creux. Ma prophétie est que l'on remontera ce creux durant les quelques jours qui viennent.
C'est ici qu'on voit l'utilité flagrante du scoutisme, des kot-à-projet, et de tous ces endroits où l'on apprend à connaitre l'autre en vivant avec lui : Céline et moi supportons bien mieux la simulation que le reste de l'équipage. Papa, Maman, merci! Mesdames, messieurs, mettez vos enfants chez les scouts.

3. Les conclusions
Avec un peu de réalisme, on se rend compte que cette simulation n'aidera pas l'homme à aller sur Mars. Si on part avec cet objectif en tête, le sentiment d'inutilité joue pour beaucoup. Mais ce n'est pas le point de vue à adopter : il faut voir la simulation comme une expérience personnelle, une occasion d'apprendre (je suis maintenant incollable en radioastronomie de base), et de s'amuser (rien de plus amusant que de rouler en combinaison d'astronaute avec un beau coucher de Soleil au milieu du désert).
D'autre part je pense qu'il aurait été très intéressant d'avoir un suivi psychologique tout au long de la mission. Comprendre ce qui ne va pas, identifier ce qui va bien.
Paradoxalement, ça nous en apprend beaucoup pour les premières missions sur Mars : l'équipage aura besoin de se sentir utile, et surtout de bien se connaitre. Il sera sans doute très difficile de trouver un juste milieu entre l'organisation martiale des militaires et l'indépendance d'esprit des chercheurs.

Je pense que la meilleure organisation pour l'équipage est une famille : la hiérarchie du groupe est en place depuis longtemps, il n'y a pas de problèmes relationnels (imaginez un couple qui se forme et puis qui rompt), et on voyage avec les siens.

C'était Mars, qui souhaite bonsoir à la Terre.

1 commentaire:

mamounette a dit…

cher fils Martionaute
Message bien lu,ns l'approuvons: que de sujets à débattre dès ton retour!
Ns allons dormir dessus car demain debout 4H...
Courage, on pense BCP à toi, à Céline aussi, bien sûr
Poutoux